L'efficacité de Pole Emploi dans le placement des demandeurs d'emploi semble aujourd'hui critiquable. La problématique de médiation sur le marché du travail est une préoccupation ancienne.
Ainsi, les outils à disposition pour faciliter la rencontre entre offreurs et demandeurs d'emploi se sont multipliés : cabinet de placement, petites annonces, Internet, agences de travail temporaire... L'Etat est également un acteur incontournable de ce marché, où les contraintes légales sont nombreuses. Il est d'ailleurs important de souligner que le marché du recrutement représentait un monopole détenu par l’Etat jusqu’en 2005, année de la métamorphose de l’ANPE. La volonté de l’Etat, en enterrant l’ANPE a été d’ouvrir le marché du travail et de redessiner les contours du rôle des intervenants du marché du travail et du service de placement qui leur incombe. La libéralisation de ce marché est directement issue de la généralisation du droit à la concurrence et permet de disposer aujourd’hui d’une multitude d’intermédiaires au service du rapprochement des offres et des demandes d’emploi.
Les intermédiaires doivent être garants de la qualité de la main d’œuvre en jugeant de l'adéquation des postulants aux offres d'emploi, mais ils doivent également favoriser la fluidité du marché de l'emploi en favorisant la libre circulation des ressources humaines. La nécessité de la présence des intermédiaires s'explique principalement par une information imparfaite (en quantité et en qualité) et par la rationalité limitée des agents qui prennent part sur la marché de l'emploi. Le rôle des intermédiaires est donc de palier ces biais qui empêchent l'équilibre du marché du travail. Si Pole Emploi semble avoir des difficultés à atteindre ses objectifs de placement, les intervenants privés et spécialisés bénéficieront peut-être d'une plus grande légitimité... Affaire à suivre.
Pour en savoir plus : se référer aux articles de Emmanuelle Marchal et Marie-Christine Bureau. Vous trouverez également des informations dans la publication de Philippe Auvergnon : Rapport au congrès européen de Séville, 2011.